Emprunter à deux, quelques mots sur la quotité

Emprunter à deux présente plusieurs avantages, notamment aux yeux de la banque. Cette démarche permet de partager les mensualités pour rembourser un prêt immobilier, mais constitue aussi une sécurité supplémentaire pour l’organisme financier, qui peut compter sur deux personnes au lieu d’une pour s’acquitter du montant accordé.

Cependant, les co-emprunteurs ne sont pas forcés de s’engager au même niveau dans un prêt et peuvent ajuster leur participation en fonction de leurs revenus et de leur situation professionnelle et personnelle. De même, ils peuvent se répartir la quotité, c’est-à-dire le montant emprunté couvert par l’assurance emprunteur. Chacun peut prendre en charge 50 % de la somme totale pour correspondre au montant minimum des quotités, de 100 %, mais beaucoup choisissent d’investir chacun à 100 %, afin de garantir un remboursement intégral par l’assureur en cas de problème.

Assfi vous explique, dans cet article, les principaux enjeux de l’emprunt à deux.

Un couple, homme et femme, sont assis sur un canapé en face d'une femme qui est une conseillère assise sur un canapé

Emprunter à deux pour l’achat d’un bien immobilier implique avant tout de devenir co-emprunteurs, c’est-à-dire que les deux personnes physiques concernées souscrivent ensemble un même crédit. Dans la grande majorité des cas, il s’agit du conjoint, du partenaire ou du concubin, mais il reste tout à fait possible de co-emprunter avec un membre de sa famille ou un ami. Ce choix peut faciliter l’acceptation du dossier de demande de prêt par la banque, qui analyse toujours en détail le profil de tous les emprunteurs. De fait, l’engagement de deux personnes au lieu d’une sécurise davantage l’organisme financier et implique bien souvent une capacité d’investissement supérieure.

La notion de co-emprunteur se limite au prêt immobilier, ce qui signifie que deux individus peuvent emprunter ensemble pour financer un bien qui n’appartient qu’à une seule d’entre elles. Cependant, ce principe sous-tend une notion de solidarité entre les co-emprunteurs, qui revêt une grande importance. 

La solidarité entre les co-emprunteurs

Lorsqu’ils souscrivent ensemble un prêt immobilier, les co-emprunteurs deviennent solidaires de la dette et doivent s’acquitter du montant des mensualités ensemble. La répartition des sommes versées n’a pas à être parfaitement égalitaire et dépend des situations professionnelles, personnelles, des revenus et des capacités de remboursement de chacun. En effet, dans le cas d’un couple où l’épouse gagne plus que son mari, par exemple, le contrat peut prévoir qu’elle s’acquitte de 60 % des mensualités, et son époux, de 40 %. Il s’agit d’une décision primordiale, qui se prend en amont de la signature du contrat de prêt immobilier. Quelle que soit la répartition des sommes, les deux co-emprunteurs s’engagent à respecter les termes du contrat pour garantir le remboursement total du prêt immobilier. 

Quelles conditions pour devenir co-emprunteurs ?

Pour souscrire à un prêt immobilier en tant que co-emprunteurs, les deux individus doivent fournir plusieurs justificatifs. Tout d’abord, les co-emprunteurs doivent prouver que leur domicile fiscal se trouve en France, qu’ils habitent ensemble ou non. Ils doivent également posséder les ressources financières suffisantes et afficher une situation globale stable et solide. 

Devenir co-emprunteur implique de partager les mensualités, mais aussi les frais liés à l’assurance du prêt. Cette dernière couvre les souscripteurs et prend en charge le versement des mensualités restantes en cas de décès, d’invalidité ou de maladie incapacitante. La plupart des banques imposent aux emprunteurs de souscrire à ce type de contrat, en guise de sécurité supplémentaire. Les co-emprunteurs peuvent répartir ces frais selon leur choix, de la même manière qu’ils peuvent décider des sommes à verser chaque mois pour le prêt lui-même.

L’addition des deux parts doit correspondre à 100 % du montant total de l’assurance, de manière assez logique. Chaque conjoint peut prendre en charge la moitié de cette somme, ce qui revient à faire 50-50. Il s’agit d’une bonne solution si les deux partenaires perçoivent des revenus équivalents, peuvent assumer la moitié du prêt chacun et ne présentent aucun risque sur le plan médical. Certains choisissent de partager l’assurance en parts non égales, à 60-40 ou 70-30, comme dans l’exemple évoqué plus haut. 

D’un autre côté, chaque co-emprunteur peut aussi décider d’investir à hauteur de 100 % pour une protection optimale. De nombreux souscripteurs optent pour cette solution qui s’avère plus coûteuse, mais qui, en cas de problème, garantit une prise en charge par l’assurance de toutes les mensualités restantes pour les deux personnes impliquées. 

Avant de se lancer dans un emprunt avec son mari, sa partenaire, sa sœur ou son frère, mieux vaut être bien au clair sur la notion de quotité mentionnée plus tôt dans cet article, et de se renseigner sur les cas particuliers quand on emprunte à deux. 

Le terme quotité désigne le pourcentage de la somme emprunté qui est couvert par l’assurance emprunteur. La quotité minimum doit rester à 100 %, pour couvrir l’intégralité du montant total. Comme vu précédemment, les deux souscripteurs se répartissent les parts de manière égale ou non, selon leur situation. La quotité permet avant tout de répartir la couverture d’un prêt immobilier entre les différentes personnes concernées. Elle se définit avant la signature du contrat aurès de la banque et apparaît dans le texte.

La solidarité des co-emprunteurs reste valable en cas de séparation. Si les co-emprunteurs divorcent ou dissolvent leur PACS, ils doivent malgré tout s’acquitter de leurs créances à hauteur de ce que prévoit le contrat initial. De ce fait, si l’un des deux individus cesse de payer ses parts, l’autre doit les compenser. Le plus souvent, le bien immobilier est revendu et le prêt, remboursé par anticipation, mais jusqu’à ce que la vente soit effective, le principe de solidarité s’applique et les souscripteurs sont tenus de régler leurs parts.

En revanche, si l’un des deux co-emprunteurs souhaite tout de même garder le logement, il peut faire une démarche de désolidarisation, indiquant qu’il renonce à demander au co-emprunteur les sommes qui lui incombaient. Il devient ainsi l’unique garant du crédit en cours.